June

Mansfield Tya

par Elhadi Bensalem le 15/07/2007

Note: 3.0    

Comme Johnny avec Elvis, Nicola Sirkis avec Robert Smith, et maintenant Mansfield Tya avec Cat Power, la lubie typiquement française de se choisir un créneau tout frais et d'y apporter sa touche s'apparente à refaire un Giacometti avec de la terre glaise. A quoi bon ?
Évidemment on ne demande pas la lune et cet album de Mansfield Tya se tient, autant qu'il pourra contenter de nombreux auditeurs, mais une simple écoute suffit pour se rendre compte de l'influence trop pesante de l'américaine écorchée et de toute cette scène folk dépressive sur l'écriture des deux Nantaises. Ce "June" propose un ton geignard de bout en bout, des mélodies inspirées par le croque-mort local, et des voix enregistrées dans un bidet, autant dire qu'il faut être en forme.

Un anglais limite-limite cohabite avec des paroles en français qui jouent volontiers la carte du cliché de style "Je me sens pas bien, il me faut mon Xanax" ("Tes faiblesses"). Surtout que quand les filles se laissent aller à une légèreté toute relative, "Mon amoureuse" souligné par un violon alto orphelin mais décidé, on respire un peu mieux. Les trois derniers titres ouvrent les rideaux et on pense alors à ranger la corde dans le tiroir. "Fools" et sa mélodie assez joliment amenée, idem pour "Doesn't matter who you are" malgré cet accent toujours éprouvant ("...I had forgotteune").

C'est indé, c'est acoustique, ça en a la saveur, la couleur, mais ce n'est pas encore ça.