Beleza

Marcello

par Filipe Francisco Carreira le 23/09/2003

Note: 7.0    
Morceaux qui Tuent
Flashback
Trilha das ondas
Trem a vapor


La musique de Marcello n'est pas tout à fait inconnue en France où "Beleza" a accompagné une publicité pour Citroën. Quelques mois plus tard paraît un album du même nom, ce qui, de loin et pour les esprits paresseux, pourrait passer pour une vague opération marketing mais n'en est rien : Marcello a composé tous les titres, à l'exception d'une reprise de Bob Marley ("I shot the sheriff") et se révèle un multi-instrumentiste doué et sensible. Si l'album a été édité par le label français Pygmalion, il respire le Brésil par tous les pores, loin de la bossa nova chic et aseptisée qui fait fantasmer les "bobos". Les refrains sont imparables, transformant parfois un titre anodin en un cocktail énergisant qui tient autant de la potion d'Astérix que de la barre Ovomaltine, "Lua feiticira". Léger et hédoniste, "Beleza" est un authentique appel à la fête et à l'amour et, si une telle perspective fait craindre la facilité, Marcello chante la douceur de l'été et la lueur des étoiles avec un enthousiasme si débordant qu'il fait fondre jusqu'à la dernière résistance. Ses mélodies acidulées restent en tête, la tête ondule et le corps se déhanche, ivres de ce savoureux mélange de pop, de samba, de funk et de reggae, "Trem a vapor", "Flashback". Et les clichés sont les bienvenus : "Trilha das ondas" et son saxophone, sa douceur exacerbée, aurait presque sa place dans un de ces feuilletons brésiliens où des playboys au torse velu se battent au bord d'une piscine devant des filles aux formes sculpturales. Si les bellâtres gominés finissent généralement par tomber dans l'eau, improvisant malgré eux un impressionnant concours de t-shirts mouillés, la langoureuse ballade ne sombre jamais dans la vulgarité mais arbore une grâce aussi naturelle que déconcertante. "Beleza" accuse peut-être une baisse de régime en milieu de parcours ("Yndi"), mais Marcello Ferreira - c'est son vrai nom - manifeste un plaisir trop volubile et trop évident pour ne pas être contagieux et réussit dans l'ensemble un premier album aussi rafraîchissant que revigorant. Ce qui est particulièrement bon à prendre en ces temps de marasme global.