Ciranda

Marcio Faraco

par Francois Branchon le 28/06/2000

Note: 8.0    

Loin des brassages de vent de la mode, ne cultivant ni look ni attitude, Marcio Faraco, guitariste brésilien installé à Paris depuis une dizaine d'années et filleul de Chico Buarque (qui vient chanter sur le morceau-titre), est resté fidèle aux pionniers de la bossa nova et à leur esprit bluesy. Trente-six ans, mais héritier de ce Brésil de la fin des années cinquante dont Edith Piaf disait qu'il était "le pays de la musique en action", celui de la folie douce du président nomade Juscelino Kubitschek (fondateur de Brasilia) qui rejoignait la nuit, une guitare à la main, le poète Vinicius De Moraes dans sa salle de bains (il écrivait dans sa baignoire !) pour apprendre l'instrument auprès de Baden Powell (assis sur le bidet) ! La voix de Marcio Faraco est attachante, se "suspend" (un secret brésilien ?) au-dessus des mots ("Baile de mascaras", "Ciranda"...) et son jeu de guitare est tout en finesse, parfois lumineux ("Aguas passadas"), soutenu par un quatuor discret (batterie, violoncelle, piano, basse). Un premier album de puriste éclairé, intègre et attachant. Amateurs de João Gilberto, Caetano Veloso ou Antonio Carlos Jobim, allez-y les yeux fermés.