Quelque part

Mendelson

par Guillaume Cordier le 06/10/2000

Note: 8.0    
Morceaux qui Tuent
Quelque part


Du néant de la vie à la spirale de la musique, il n'y a qu'un pas. Mendelson l'indique, sa voix atone, son angoisse lente. Les instruments participent au malaise, en sont les ingrédients : le roulis de la basse, l'écoeurement du saxophone, la stridence des guitares. Des paroles se détache l'accent monotone, celui du constat, de la déception et aussi ce léger suspens, d'un mot à l'autre, comme une coupure dans la réalité, comme l'espoir d'autre chose. La répétition domine, le noir afflue. Parfois le rythme s'emballe, martèle, comme dans une soudaine crise d'angoisse, celle de "Monsieur", qui a perdu son nom, qui cherche encore à savoir à quoi sert la vie. Dans "Quelque part", chanson-titre, tous les ingrédients se rejoignent en une spirale ascendante, en un cercle infernal d'où il est impossible de s'échapper : basse lourde et répétitive, voix mécanique, hystérie de la guitare et du saxophone, orgue psyché. La fin de l'album, plus tranquille, distille un malaise sourd, moins virulent, proche d'une lente, presque indolore, disparition. C'est presque la même recette pour chaque morceau, une bouchée après l'autre, mêmes histoires de paumés, même tumulte écrasant, même vertige, qui vous emporte, loin d'ici.