Geronimo's Cadillac

Michael Martin Murphey

par Damien Berdot le 12/03/2009

Note: 9.0    
Morceaux qui Tuent
Geronimo's Cadillac
Rainbow man
Boy from the country

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Michael Martin Murphey, avant de devenir une sorte d'icône (le "cowboy chantant de l'Amérique"), fut un des meilleurs songwriters/interprètes texans. Tout simplement. Ses deux premiers albums, produits pour le label A&M par Bob Johnston (à l'oeuvre sur "John Wesley Harding" et "Nashville skyline"de Bob Dylan), ne souffraient d'aucune surcharge ; et il n'y avait pas dans ses paroles le sentimentalisme qui lui fut parfois reproché plus tard. Il faut donc (encore une fois !) remercier le label australien Raven Records pour avoir ressorti ces gemmes.
 
Si "Geronimo's Cadillac", le premier des deux albums, ne connut pas un succès commercial flagrant, il valut à Murphey la reconnaissance de ses pairs et des critiques (Rolling Stone le proclama même "meilleur nouveau songwriter"). Dans la chanson-titre, futur hymne du mouvement pour les droits des Indiens, on remarquait aussi bien les paroles intelligentes et pleines d'humour que la puissance de la section rythmique. D'autres chansons énergiques, rôdées depuis longtemps dans les bars d'Austin, suivaient : "Harbour for my soul", avec son rythme de boogie-woogie et sa guitare électrique saturée, le blues-rock "Crack up in Las Cruces" à faire envie aux Stones... Les splendides parties de slide d'Owen "Boomer" Castleman et Leonard Arnold, sur des chansons comme "Natchez trace" ou "What am I doin' hangin' around", voguaient quelque part entre blues et country. C'est que l'album, illustration de l'Americana, fusionnait tous les idiomes musicaux américains. Sur les chansons les plus lentes ("Waking up", "Lights of the city"), c'étaient les choeurs du gospel qui résonnaient, traçant un pont entre le "cosmic cowboy" et la Judee Sill de "Lopin' thru the cosmos". Plus belles encore : "Rainbow man", avec ses arpèges acoustiques, ses percussions et ses nappes de claviers, et "Boy from the country", dénudée, colorée seulement par les harmoniques fantomatiques de la guitare de Castleman.
 
Les cinq bonus tracks proposés judicieusement par Raven (des extraits d'un concert dans un club d'Austin) nous montrent Murphey au naturel, tel qu'il était au début de sa période "outlaw country".