I com

Miss Kittin

par Martin Simon le 15/08/2004

Note: 7.0    
Morceaux qui Tuent
Dub about me
Clone me


Après un parcours sinueux et de longues années de mix, entre Grenoble, Paris et Berlin, Miss Kittin méritait bien de sortir son propre disque. Enrichie de rencontres et collaborations diverses (Felix da Housecat, The Hacker, Dj Hell, T. Raumschmiere...), la Dj en pleine ascension a temporairement abandonné ses platines pour assouvir sa soif de créativité. Et lâcher ce "I com" (à interpréter, c'est selon), album aux multiples facettes.

Caroline Hervé avait en effet déjà longuement collaboré aux côtés de The Hacker (déjà 14 ans !) et sorti un album mix, "Radio Caroline". Aboutissement légitime, "I com" porte les traits d'une sensibilité éclectique, sans doute façonnée par cet itinéraire tortueux. A la manière d'Ellen Alien, c'est donc sans scrupules qu'elle aborde les standards électroniques, et concocte un album aux frontières parfois peu limitrophes : dub ("Dub about me"), techno ("Soundtrack of now"), électro-pop ("Kiss factory"), ambient ("I come.com"), ou encore électro clash, nouveau style méga-hype-qui-fait-danser ("Meet sue be she" et son jeu de mots très rigolo). Plus typique encore, "Requiem for a hit" jongle allègrement entre techno brute et délicats instants soul.

Finalement, "I com" est un peu schizophrène : on y sent l'influence d'une immersion prolongée dans le milieu rave. Mais c'est aussi un objet dans le vent, qui va jusqu'à revisiter, dans un élan de volupté un brin pathétique, l'androgyne "3ème sexe" d'Indochine, sans le côté chant casserole fort heureusement... Autre paradoxe : de prime abord assez "hype", c'est un disque pourtant très cynique, en froid avec les mondialités et autres bonnes manières ("Professional distortion"). Enfin, "I com" est plutôt salace - quelques titres peu équivoques : "Happy violentine", "Kiss factory" -, mais la miss au chant timide reste sensible ("Dub about me"). Dites, c'est grave docteur ?

Il y a du bon dans cet album : des sons bien triturés, de bons morceaux ("I come.com", "Clone me",...), et, surtout, le reflet d'une personnalité à part, intrigante. Mais "I com" est malheureusement sans grande surprise ni grand frisson.