| | | par Julien Azuar le 30/11/2002
| | |
| A l'heure où la majorité des productions électroniques sont basées sur l'utilisation massive - et souvent abusive - de samples, se démarquer, imposer un vrai style et un son unique sans sombrer dans une soupe bien fadasse à la Moby est devenu une tâche très difficile pour les prétendants au trône occupé par Dj Shadow (lequel apparaît même dans le Guiness Book pour le premier album conçu entièrement à partir de samples... quel record personnel !). Et Ninja Tune semble être tombé sur une mine de Dj-producteurs-graphistes du genre, recyclant et détournant sans complexe les musiques de films, l'easy listening, le jazz et le funk, et portant des noms que l'on entend de plus en plus souvent : Kid Koala, Amon Tobin, Luke Vibert et Mr Scruff. Après la mise en bouche électro-funky "Schrimp" (sortie il y a quelques mois), "Trouser jazz" était très attendu... et répond tout à fait aux attentes : bien plus funk que ses compères, Scruff enchaîne des morceaux qui sonnent évidents, trottent dans la tête sans saouler, bref de bons morceaux. Abstract hip-hop pêchu sur "Shelf wobbler", hip-hop sautillant sur "Vibrate" avec la collaboration de Braintax, acid-house sur "Giffin" et "Come on grandad", trip-hop appuyé par la voix envoûtante de Seaming (chanteuse de Homelife, présente également sur le dernier album d'Herbaliser), la variété de l'album ne le prive cependant pas de cohérence. Parce que le talentueux Mr Scruff fait justement du Mr Scruff, du "Trouser jazz" à secouer les pantalons.
|
|
|
