No wish to reminisce

Neil Casal

par Emmanuel Durocher le 30/06/2006

Note: 7.0    
Morceaux qui Tuent
Too far too long


Cela faisait six ans ("Anytime tomorrow" au printemps 2000) que Neal Casal n'avait sorti un album avec ses propres compositions originales. Le songwriter s'était investi dans des projets divers et variés (disque de reprises, échappée soul avec ses deux copains d'Hazy Malaze, collaborations avec Ryan Adams, Badly Drawn Boy, Emily Loiseau …), il prenait son temps afin d'arriver, selon lui, à écrire l'album le plus abouti de sa carrière.

"No wish to reminisce" est un titre en trompe-l'œil car il fait en permanence référence au passé, aussi bien au niveau des textes sombres dans leur ensemble dans lesquels le chanteur traite de rupture, dépression, perte d'amies proches que de la musique, pop chaleureuse aux arrangements luxueux et aux accents très prononcés sixties et seventies : on ne peut s'empêcher de penser à Big Star sur "Travelling after dark", les superbes intonations byrdsiennes sur "Too far to fall" rapprochent Neal Casal du Teenage Fanclub et l'entraînant "Sleeping pills in stereo" est habité par l'esprit des Kinks.

La production de Michael Deming (Silver Jews, Pernice Brothers, Rollo Treadway) aux arrangements terriblement efficaces mais finement travaillés vient s'ajouter aux belles mélodies de l'américain à la voix attirante et sensible qui ne lésine par sur la profusion d'instruments : des guitares carillonnantes, la section rythmique d'Hazy Malaze, une touche de sitar, du clavecin et un synthé un peu daté années 80 qui vient gâcher certains morceaux, on n'oubliera pas des grandes envolées de cordes et une voix parfois nasillarde qui font d'ailleurs penser à Richard Ashcroft ("Lost satellite", "Freeway to the canyon").

On peut trouver de nombreux qualificatifs flatteurs à "No wish to reminisce", l'alchimie qui provient du mélange de tous ces éléments prend sur des morceaux dont la réussite est indéniable ("Too far to fall", "Sleeping pills in stereo" ou encore le planant "Death of a dream") mais il est difficile de vibrer tout au long du disque dans lequel une lassitude parvient à s'installer, Neal Casal semble se chercher un peu par moments.