Neil Christian fut l'un de ces chanteurs anglais de variété pop des années soixante qui tentèrent de survivre lorsque des vagues de groupes rock se mirent à déferler par centaines captant la majorité des teenagers. Il parvint à décrocher un mini tube en 1966 ("That's nice") et la première partie des Small Faces pour la tournée Swinging 66 de Radio England et puis plus rien, malgré des tentatives parfois désespérées (un pathétique virage glam avec "She's got the power" en 1974).
Le coffret anthologie que lui consacre Cherry Red comprend 57 morceaux, avec les faces A et B de tous ses singles et Eps sortis au Royaume-Uni, en Allemagne, en France et au Portugal. On y trouve aussi des sessions pour des singles, une audition de quatre chansons restée inédite avec le producteur Joe Meek le Spector anglais (Tornadoes, Bolan, Bowie...), un passage à la BBC et quelques autres raretés.
A trop la jouer solo, Neil Christian s'est enterré. Ah s'il avait eu le nez de former lui aussi son groupe, il l'avait sous la main : les musiciens de studio qu'il s'était choisi, mais restés alors anonymes n'étaient rien moins que Jimmy Page (quasi adolescent sur "The road to love"), Ritchie Blackmore ou le pianiste Nicky Hopkins !
Christian connut cependant le succès en Allemagne où plusieurs albums furent publiés pour le marché local, notamment le single "My baby left me" en 1968 ainsi que "Yakety Yak" (où l'on remarquera la guitare de Ritchie Blackmore).
NEIL CHRISTIAN That's nice (TV Allemande Beat Club 1966)