Niels Lan Doky

Niels Lan Doky

par Francois Branchon le 28/10/1999

Note: 9.0    

Une antithèse de Brad Mehldau : alors que la musique du pianiste tendance du moment réclame une attention de tous les instants pour (parvenir à) le suivre, celle du danois Niels Lan Doky est toute autre. Douce et suspendue, jamais perdue dans de complexes improvisations, elle guide l'auditeur, le prend par la main et les sentiments, joue sur la sensualité plutôt que sur le cérébral, sur des tonalités acoustiques, avec un piano, une contrebasse et des percussions, une guitare parfois mais aucun cuivre. Les reprises de morceaux "pop" semblant actuellement au programme de tout jazzman qui se respecte (Mehldau, Terrasson...), Niels Lan Doky, sur cet album paru au Danemark en 1998 s'y prête également avec un presque méditatif "Sledgehammer" de Peter Gabriel (en prime un contrepoint de contrebasse parfait de Lars Danielsson), "Kiss" de Prince, "What a fool believes" de Kenny Loggins, "Don't stop till you get enough" de Michael Jackson. Ses compos personnelles démontrent que les scandinaves ne sont pas tous des glaçons mutiques, avec le très sambaesque "Just do it" ou la subtile ballade mid-tempo "Eternal love".