| | | par Christophe Nicolaïdis le 28/06/2000
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| Nils Peter Molvaer se bonifie avec le temps. "Khmer" (1998) alertait déjà les oreilles avec des sonorités magiques, "Solid ether" poursuit la démarche artistique innovante. Le Norvégien, apôtre de l'improvisation, a réussi là où d'autres se sont emmêlés les accords. Chacun de ses titres dévoile toujours un thème mémorable, qui s'harmonise avec une structure rythmique massive et impétueuse. Influencé par Miles Davis et Jon Hassel, le trompettiste développe un ensemble d'atmosphères à la fois tendues et compulsives, un bouillonnement parfois frénétique ("Ligotage"). La douceur et la voix fragile de la poétesse Sisdel Endresen bouleverse de simplicité ("Merciful") et "Trip" atteint son apogée dans un maelström de funk lourd et de free jazz. Le choix des sons utilisés par son acolyte Dj Strange Fruit et son guitariste Eivind Aarset sert la musique de Molvaer à merveille. Entrechoquant des samples étranges (nappes souterraines et constructions alambiquées pertinentes) et des explosions de notes métalliques parfois proches d'un Jeff Beck ou d'un David Gilmour, l'homme aux machines reste un élément déterminant de cette formation. Entre dub et rock alternatif, la basse d'Audun Erlien enveloppe "Vilderness" ou "Solid Ether" d'une présence, comme une voix sourde toujours présente, sorte de grondement permanent. C'est cet état de transe que cherche Molvaer, nourrissant sa musique mutante des courants actuels, drum & bass, ambient et techno (mais il y a techno et techno !). Un univers qui ne risque pas de lasser, tant Nils Peter Molvaer semble gorgé d'idées nouvelles, vrai défricheur dans l'âme. |
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