Black flower

Nirvana (uk)

par Igor Wagner le 07/08/2018

Note: 4.0    

Nirvana (le groupe anglais) eut sa part de notoriété underground à la fin des années soixante, mélange de pop baroque et de psychédélisme comme il y en avait certes à la pelle en ces années-là, mais avec une certaine classe et inventivité, encadré par un environnement musical pointu (Jimmy Miller, Chris Blackwell, Tony Visconti, Guy Stevens...). Anecdotiquement, le groupe se disputait la paternité de l'utilisation du phasing ("Rainbow chaser" 1967) avec The Small Faces ("Itchycoo Park" 1967). 

"Black flower", considéré comme leur album perdu, enregistré mais jamais publié, aurait dû être leur troisième. Il connait ici sa première exhumation. Les amateurs, avec en mémoire "The story of Simopath" le premier ou surtout "All of us" le deuxième (et son génial "Rainbow chaser" justement), qui attendaient LA perle vont tomber d'assez haut car elle est de pacotille.

Avec ses morceaux mal ficelés, sans unité, flirtant parfois avec la variété ("Christopher Lucifer", "The world is cold without you" très Bee Gee's, "Love suite mièvre) l'album justifie mal le travail de production de Tony Visconti et la présence de Lesley Duncan ou de Spooky Tooth au grand complet en guise de musiciens de studio. On ne sauvera même pas le titre phare et  éponyme, "Black flower"; dont la guitare héroïque (Luther Grosvenor de Spooky Tooth à la manoeuvre) surnage à peine d'une bouillie classique à la Ekseption.

il y a parfois de bonnes raisons pour que ce qui était mis à la poubelle le reste, et on comprend mieux à postériori Chris Blackwell (boss d'Island) qui ne l'a pas considéré comme assez bon pour son label et l'a abandonne à la poussière de ses étagères.