| | | par Francois Branchon le 03/02/2001
| Morceaux qui Tuent
Oh la hey
Ca va bien pour moi
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| Au cours des glorieuses sixties françaises, Noël Deschamps fut un authentique, un pur mais pas un dur, à la personnalité peu compatible avec la très 'people' revue "Salut les Copains". Pas du genre "blasé avachi sur le capot de la Ferrari" (Claude François) ou "épuisé en phase de ressourcement sur une plage de Jamaïque" (Richard Anthony) ! Il en a payé le prix, condamné aux seconds rôles, aux levers de torchon sur les scènes des tournées d'été. Auteur et compositeur, il partit aussi à la recherche d'originaux anglo-saxons de bonne tenue à adapter en français. Une quête qui tenait souvent du chemin de croix, les titres les plus cartonneurs d'Angleterre ou des Etats-Unis étant confisqués par les grands noms français, un contexte encore aggravé par un statut de second couteau chez RCA, une maison de disques à gros calibre prioritaire (Sylvie Vartan).
Deschamps fait donc son marché à la marge des tubes, et un goût très sûr le conduit à quelques merveilles des Zombies (adaptés à cinq reprises), Beau Brummels, John Mayall, les Animals, Solomon Burke ou les Yardbirds. Il va ainsi bâtir un répertoire de rock et rhythm and blues à section de cuivres, magnifié par un atout maître : sa voix. Forte, haute, un rien éraillée et nasale, bien timbrée, dédoublée en studio (à la manière de Ronnie Bird), elle rappelle Eric Burdon par la même façon de bourrer les mots d'âme.
Cette réédition est celle de son huitième Ep (novembre 1966), dont le titre phare est l'adaptation de "Trapped" ("Ils étaient trois"), au texte plutôt lucide et prémonitoire sur les banlieues, qu'on appellait alors "les grands ensembles". Aux côtés de deux autres reprises américaines, "Bring your love back home" ("Ca va bien pour moi") et "Bird doggin" ("Pour le pied"), c'est surtout "Oh la hey (juste quelques mots)" qui secouera les antennes de l'émission "Salut les copains" sur Europe 1, chanson punchy et catchy, aux gimmicks inoubliables, première chanson écrite par un certain Alain Baschung, au nom alors orthographié à l'allemande.
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