Un soleil dans la pluie

Olivier Depardon

par Jérôme Florio le 20/03/2012

Note: 7.5    

"Un soleil dans la pluie", comme la lumière au bout du tunnel ? Si oui, lequel ? Celui de dix ans d'absence discographique depuis son groupe Virago ? On ne peut que deviner les implications intimes élégamment dissimulées sous l'élégance toute électrique du disque d'Olivier Depardon.

Le langage est strictement rock, à peine souligné ça et là d'une ligne d'instrument à vent ou à cordes – un rock noir et lettré, une musique d'esthète amoureux des mots. Les guitares sont devant, massives et orageuses. Mixée nettement au-dessus (le revival shoegaze, non merci), la voix blanche d'Olivier fait moins dans l'extériorisation d'un Bertrand Cantat (Noir Désir) que dans la froideur déterminée du moins connu Erik Arnaud, voire de Diabologum / Michel Cloup. Depardon ne s'interdit pas tout lyrisme ("En mission", avec avec au bout une drôle d'accalmie quasi spirituelle, raccord avec la thématique que l'on perçoit du disque).
Il s'agit peut-être aussi de se trouver ("Naître un jour", à rapprocher de la maxime Nietzchéenne "Deviens ce que tu es" ?). Le riff obsessif très Nirvana / Metallica de "Je suis" pose avec une certaine inquiétude la question d'une identité incertaine. Le vocabulaire militaire de l'enchaînement "Dans l'objectif" / "En mission" – ambiance lourde d'embuscade -  évoque Alain Bashung sur "Fantaisie militaire" (1998).

Ce qui reste pourtant, c'est la sensation d'un coeur battant sous une couronne d'épines : l'harmonica qui réchauffe "De bonne heure" (bonheur ?), et l'abandon de "Dans tes yeux". "El pickin'O", jouée à la guitare acoustique, se passe même de mots. Le soleil après la pluie.



pour des vidéos c'est par-là :
http://olivier.depardon.perso.sfr.fr/page5/index.html