Olivier Rocabois goes too far

Olivier Rocabois

par Jérôme Florio le 18/04/2021

Note: 8.5    

A la question "quels sont vos disques d’île déserte ?", on est bien embarrassés pour donner une réponse – à moins de consentir au paiement d’un gros supplément bagages. Celle d’Olivier Rocabois pourrait se résumer à un seul disque, qui en contient des dizaines d’autres : "Hunky dory" de David Bowie, pour un aller simple vers la planète Mars.   

Bien entendu, "Olivier Rocabois goes too far" ne se résume pas à cet illustre prédécesseur, mais c’est une impression générale que l’on en retient. De la belle pop ouvragée, qui puise autant dans les Beatles, les Kinks, que dans les orchestrations sixties parfois abusivement qualifiées de "pop baroque" (mais ici il y a bien du clavecin !) ou de "easy listening" (Burt Bacharach). The Divine Comedy (Neil Hannon) première période, auquel on pense aussi, s’est abreuvé aux mêmes sources.

Que les regards d’Olivier soient tournés outre-manche n’est pas étonnant pour un Morbihannais ; ce qui l’est davantage est la maîtrise et la générosité dont il fait preuve dans les arrangements. Pourtant le Breton de 46 ans se présente comme autodidacte : c’est sans doute par l’amour des disques qu’il en est venu à pratiquer la musique (non l’inverse comme peut l’être un pur produit de conservatoire). Avec cette première sortie, Rocabois intègre directement cette petite aristocratie pop française underground cimentée autour d’un culte voué à Brian Wilson (The Beach Boys) – avec Louis Philippe comme roi, et des seigneurs comme l’arrangeur Mehdi Zannad (John Cunningham, Fugu, The Last Detail). D'une noblesse méconnue à l'autre, l'anglais John Howard est aux choeurs sur "Tonight I need".

On remercie vivement Olivier Rocabois pour ce disque euphorisant comme du champagne - pas forcément long en bouche, mais frais et pétillant . "Olivier Rocabois goes too far" a du brio et du panache à revendre.




OLIVIER ROCABOIS (& JOHN HOWARD) Tonight I see (Clip 2021)