| | | par Hugo Catherine le 01/03/2007
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| L'amie Yoshimi, qui mène la danse, et ses acolytes féminins font de Ooioo un rouleau-compresseur tambourinaire. Ces japonaises-là sont boostées à toutes le sauces : énergie des guitares rock, chaleur des chœurs du blues, fougue du beat dancefloor, d'un seul coup, il y en a pour tous les goûts. Fantasque et foutraque, "Taiga" nous secoue par son ambiance de carnaval.
Groove africain, breaks percussifs et swing bancal signent, dans un cadre mystico-hippie propret, une forme de rappropriation du jazz par les esprits de la nature. Les échappées vocales et les ronds rifs de basse annoncent des rythmiques assez tribales. Ooioo mijote une musique world avec des rythmes gourmands et des thèmes simples, répétés, entêtants. Il ne s'agit ni d'une musique savante – trop de lourdeur et de kitsch assumés -, ni d'une musique populaire – trop d'effets de manche succulents. "Taiga" plaira alors aux snobs et aux rustiques.
Chaque piste met à mal la distanciation critique de l'auditeur : devons-nous prendre au sérieux tous ces ornements japo-niais ? Là n'est peut-être pas la question, ça pulse et puis c'est tout. Nous nous trémoussons sur fond d'hérésies musicales passéistes, influence 70's oblige ; les morceaux séduisent vite et bien ; pêchus, bougeants, usants, souvent irrésistibles. Conciliateur d'influences, "Taiga" est tout le temps déglingué mais toujours structuré : Ooioo semble faire de l'humour sans tomber dans le rire gras. C'est de l'humour japonais.
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