We're OK. But we're lost anyway

Orchestre Tout Puissant Marcel Duchamp

par Jérôme Florio le 14/10/2021

Note: 7.0    

Comme sur le précédent "Sauvage formes" (2018), la formation genevoise - toujours sur l'excellent label local Bongo Joe - nous sert une dose du mélange musical qu’il maîtrise parfaitement. Fanfare post-rock, collectif à l’énergie communicative, orchestre de douze musiciens sans guerres d‘ego, tous réunis grâce aux compositions du contrebassiste Vincent Bertholet. La base rythmique est bien solide, dansante (l’accrocheuse "Beginning", "We can can we"), et repose non seulement sur la classique batterie mais tout un éventail de percussions : c’est par exemple le marimba (Aida Diop) qui donne sa pulsation à "Empty skies", les guitares écorchées venant en contrepoint de la trompette et des voix qui dégagent un certain optimisme. L’optimisme est ici un choix, une nécessité davantage qu’un trait de caractère : "We’re OK. But we’re lost anyway" est en guerre contre la déprime, l’abattement qui menace. Seule "Flux" cède à la tentation de l’explicite, après un début atmosphérique (voix, cordes) qui bascule abruptement en constat de l’absurdité du capitalisme mondialisé, oui bon… L’OTPMD puise sa force dans les voix ("Connected") notamment celle touchante de Liz Moscarola, les arrangements de cordes ("Be patient"), les moments où tout le monde est sur le pont ("So many things (to feel guilty about").



ORCHESTRE TOUT PUISSANT MARCEL DUCHAMP Beginning/Blabber (Vidéo officielle 2021) © La Blogothèque