The ascension to light

Ornette & Joachim Kühn Coleman

par Olivier Fassinotti le 16/05/2001

Note: 7.0    
Morceaux qui Tuent
Embryo


Depuis le superbe et gratifié "Def trance beat" paru en 1995, la critique se montre plutôt unanime face aux différents travaux de Steve Coleman. Choc, disque du mois, disque d'émoi, rentre chez toi si tu l'as pas... Il parait intouchable : artiste goûté et approuvé sans date de péremption. Alors, pourquoi un tel engouement autour du saxophoniste chicagoan ? Associant les pulses funk de sa jeunesse à sa passion pour les chorus de Charlie Parker, il a su créer de nouveaux espaces rythmiques et harmoniques avec Five Elements son groupe à géométrie variable. Aujourd'hui pourtant, à l'écoute de "The ascension to light", on reste un peu sur sa faim. L'effet (r)évolution commence légèrement à s'essouffler. Des morceaux comme "Reciprocity", "Obscurity" ou encore "Polarity and equilibrium in a fluid" donnent une impression de déjà entendu. On piétine sur des chemins déjà empruntés par le saxophoniste. Le petit plus attendu n'arrive pas, même si ces compositions restent de qualité. Au sein de la formation, les vieux de la vieille : Gary Thomas (sax ténor), Ralph Alesi (trompette), Anthony Tidd (basse), Sean Rickman (batterie) et Cassandra Wilson (chant). Mais seul, un petit nouveau nommé Grégoire Maret (harmonica) donne un second souffle au disque. Sur "Embryo", titre le plus abouti et novateur, la prestance du jeune harmoniciste interpelle. Pourquoi Coleman ne s'est-il pas intéressé à l'harmonica plus tôt ? Le son souple et chaud de cet instrument se marie formidablement bien à la section de cuivres. La combinaison fonctionne aussi sur le percutant "Urban". Malheureusement, une fois l'effet Grégoire Maret évaporé, le Coleman 2001 se révèle être un millésime un peu fade.