| | | par Filipe Francisco Carreira le 01/06/2002
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| Outloud Dreamer rêvent à deux. Elle joue du piano, chante et lui s'occupe du reste : basse, guitare, programmation et production. Elle écrit mais les deux composent. Sarah Medenbach et Carl Adami publient en 2000 leur premier véritable album, "Drink the sky", recueil de chansons à la saveur automnale mais, comme chacun sait (...), les chansons automnales ont ceci de supérieur aux rengaines estivales qu'elles peuvent s'écouter toute l'année. Bien sûr, il est tentant de s'étaler sur la richesse sonore ou la maîtrise instrumentale époustouflante d'un premier essai transformé sans même l'appui du circuit traditionnel, entendez par là "maison de disques" ! Il serait pourtant préférable de souligner l'étrange beauté d'une musique simple en apparence mais dont le charme insidieux se diffuse au fil des écoutes. Un charme qui enveloppe l'auditeur, le serrant à chaque fois davantage jusqu'à ce que, piégé, ce dernier s'avoue vaincu, réclamant à corps et à cri le droit de goûter à une liberté musicale qui lui permettrait de regagner un semblant de vie sociale. "Reach" semble vouloir accéder à sa demande mais "Constant flux" le décourage sournoisement : son piano sautillant, ses guitares tourbillonnantes le clouent sur le trottoir où, observant hébété le spectacle des voitures en mouvement, il tente vainement de se rappeler où il a garé la sienne, reconstituant à l'occasion le film de sa dernière sortie. Mais la concentration lui fait défaut et tout va trop vite. Seul et impuissant, il bat en retraite et "Beautiful liar" ne fait qu'épaissir le mystère. Celui de cette voix, fragile et pourtant si déterminée, si sûre de son pouvoir d'attraction qu'elle ignore le zèle, refuse toute démonstration de force. Subtil mélange de naïveté et d'autorité, elle séduit en donnant l'impression qu'il ne lui en coûte rien. Cette fraîcheur, car c'est bien de cela qu'il s'agit, caractérise l'ensemble du disque, chose inhabituelle et rare. Il convient par conséquent d'être vigilant : ce qui est rare est souvent précieux.
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