08.06.00 Bercy, Paris, France

Pearl Jam

par Oli le 19/11/2000

Note: 7.0    
Morceaux qui Tuent
Even flow
Rear view mirror
Alive


Pearl Jam est maintenant un groupe incontournable. A ranger à part et surtout au-dessus... En à peine 10 ans de carrière, ils ont déjà sorti 2 live officiels, à savoir le triptyque "Dissident" et le récent "Live on tow legs", et là, ils remettent le couvert. A priori, la sortie d'un nouveau live fleure bon l'opération financièrement rentable de la maison de disques... Là, ça n'a rien à voir, c'est juste une opération démentielle ! Parce que Pearl Jam ne sort pas un live mais tous ses lives ! Les 26 dates de la tournée européenne ont été enregistrées, mixées et sortent dans chaque pays en édition limitée pour les fans (exception faite du tragique live de Roskilde). Une opération titanesque qu'ils réitéreront aux USA avec cette fois-ci 45 double-live. De la folie pure... Etant donné le challenge, on parle de "bootlegs" (pirates) officiels plutôt que de live. Mais avec l'assurance d'un son correct, ici, seul le son de batterie est critiquable, et encore... Bref, on a dans les oreilles le concert de Bercy, "notre concert" à nous, petits français. Il faut donc juger de leur performance ce soir-là, performance qui malheureusement pour nous n'est pas dans les meilleurs souvenirs du groupe, ce live à Bercy n'ayant pas été retenu pour une sortie aux USA où seuls les 5 meilleurs concerts ont été distribués. Alors quid de ce concert ? Et bien, c'est un amalgame de leurs standards et du dernier album en date, "Binaural". Un amalgame un peu trop régulier au début, où alternent très systématiquement nouveau titre & classique. Après un départ très calme avec "Sometimes", la machine se met en route et enchaîne les tubes sans se démonter. Mais à l'image de "Nothing as it seems", qui est extraordinaire en studio, les survivants du "grunge rock" jouent sans trop d'inventivité, on a connu Pearl Jam beaucoup plus fougueux, ici, les titres sont joués assez méthodiquement. Il faut attendre "Alive" pour qu'ils se lâchent enfin et nous charment par leur concert. Eddie Vedder, libéré, présente son harmonica au public pour "Pilate" mais cela ne met pas le feu au poudre, seul "Daughter" sur ce premier Cd retrouve la magie d'antan. La deuxième galette est plus courte, ils auraient d'ailleurs pu équilibrer les 2 Cd au lieu de mettre 16 titres d'un côté et 10 de l'autre... une galette plus courte, donc nettement plus dense et enjouée également. "Even flow" donne le ton même si le concert ne s'est pas arrêté, le "Rear view mirror" qui suit est tout simplement magistral. Mike McReady s'emploie sur sa guitare pour nous offrir de superbes solos et il finira même par prendre feu à la fin du set avec des "Black" et "Yellow ledbetter" d'anthologie. Entre temps, on aura eu le droit au public rappelant ses idoles, à un "Go" de fort belle facture, à un "Once" assez court et à quelques mots de français. Au final, on se rend compte que les meilleurs titres sont ceux que Pearl Jam a l'habitude de jouer, même Matt Cameron se débrouille mieux sur "Corduroy" que sur "Grievance". Logiquement, lors de la prochaine tournée, les titres du "Binaural" devraient être hallucinants...! Au fait, pour tous ces moments de "vie" : merci Pearl Jam.