The north wind blows south

Robert Cromwell Anson était batteur entre 1965 et 1967 au sein du groupe de Brian Auger et pour la Graham Bond Organization (sous le pseudo de Phil Kimorra), il publie - sous son vrai nom - un obscur single en 1968 ("Running by the river"/‘"Rainy day") dont la rumeur voudrait que deux Yardbirds, Jimmy Page et Chris Dreja, aient participé à la chose, puis, sous le pseudo de Philamore Lincoln, et aux Usa seulement, cet album présentement réédité par Cherry Red. Un objet totalement obscur et recherché (connu ?) des seuls collectionneurs, notamment ceux de Jimmy Page, car, officiellement cette fois, le guitariste participe à certains morceaux (comme Chris Dreja, mais lui en tant qu'auteur des photos de pochette).

Même si son éventail de styles peut donner l'impression d'avoir été pondu par des musiciens au savoir-faire certain (un art de capter l'air du temps), "The north wind blew south" est un album plein de charme, soft-pop baroque ("Rainy day", un "Blew through" virant jazzy), bucolique et ensoleillé ("When you were looking my way"), parfois franchement psychédélique ("You're the one" au transperçant et furieux solo de guitare de Page), nerveux ("Lazy good for nothing", "The county jail band") et recelant des morceaux parfaitement troussés ("Early Sherwood", "The plains of delights" et surtout le titre d'ouverture, "The north wind blew south", repris en 2008 par Alela Diane et les Headless Heroes, écouter ci-dessous). On oubliera le plus faiblard, "Temma Harbour", dont la reprise en 1969 par Mary Hopkins fut le deuxième gros hit de la jeune fille après "Those were the days" l'année précédente, un succès inattendu mais lucratif pour Anson (comme quoi...).

Un patchwork qui part un peu dans tous les sens, mais irrésistible souvent. Trésor caché !