Street parade

Rakias

par Chtif le 23/11/2005

Note: 6.0    

Quel drôle d'équipage ! Sillonner sa Grèce natale au volant d'une DS blanche débordant de jongleurs, acrobates et guitares, voilà qui n'est pas banal. La troupe est menée par un Rakias moustachu qui sort aujourd'hui son troisième album, "Street parade", aux chaleureux accents méditerranéens.

Les douze titres ici présents emballeront sans problème les nostalgiques en mal de flânerie estivale, à la nuit tombée sur le port. Rakias s'installe au coin d'une ruelle, et les spectateurs d'un soir ne se font pas prier pour taper des mains en cercle et s'émerveiller devant les chaînes de feu qui tournoient avec aisance. Les guitares acoustiques sont festives, la langue colorée (jolis moments de karaoké grec en perspective) et quelques sons électros kitschounets achèvent d'illuminer le pavé. Si l'ombre de Manu Chao et de la Mano Negra virevolte sur les murs de la ruelle, Rakias a tout de même le bon goût de ne pas se vautrer dans une pénible complainte anti-mondialisation. Sensation d'autant plus agréable qu'aucun appel au chichon ne vient non plus perturber la danse losque le rythme s'affole en ska-punk.

On préfère se contenter de l'humour communicatif qui se dégage du disque, dont la Citroën chérie orne la couverture. La légendaire DS méritait d'ailleurs bien une ode en son nom (la Benz ayant déjà la sienne grâce à NTM) : c'est désormais chose faite avec la tendre et cuivrée "Blanche Citroen" qui conclut l'album. La belle carrosserie n'est pas seule à l'honneur : Rakias se fend aussi d'une déclaration à "Maryloo", sa fidèle compagne plastique ultra-réalistic qui prend place côté passager. Dans la vie faut pas s'en faire, voilà bien la devise que l'on suivra en embarquant avec eux, blotti sur la plage arrière.