The memory layers

Redeye

par Jérôme Florio le 11/10/2015

Note: 7.0    

"I'm finally home", entend-on à la fin de "Dryland" en ouverture du troisième LP de Redeye. Guillaume Fresneau, auparavant chanteur du groupe de rock français DAhLIA, est un Rennais expatrié à Austin, Texas. Depuis plusieurs années il cultive son jardin plein de cactus sous le pseudo Redeye : une manière de renouer avec ses racines puisqu'il a vécu à Houston quelques années d'enfance.

"The memory layers" a été entièrement produit sur place et cela s'entend : Fresneau s'applique à se fondre dans le paysage, recherche une certaine authenticité, le mimétisme americana est total... au risque que les propres contours de sa personnalité paraissent par contraste plus flous. Jean-Louis Murat avait relevé un défi similaire avec "Mustango" (1997) - c'était l'Arizona - tout en conservant des fondamentaux (la langue) : Guillaume n'a pas un ego aussi remarquable et mise plutôt sur un travail bien fait et soigné, servi par sa voix de baryton et un accent anglais irréprochable.

Les arrangements sont riches, avec des cordes à la limite de l'omniprésence. Les meilleurs moments sont "Dryland (finally home)", "The other way" avec son charmant piano ; et surtout "H town" et "God's country" sur lesquelles Fresneau trouve le bon dosage, la bonne tension, qui permet aux cordes de le porter de bout en bout tout en retenant et canalisant son lyrisme.



REDEYE Sleepwalk (Clip 2015)