Rudebox

Robbie Williams

par Emmanuel Durocher le 26/08/2007

Note: 7.0    

Pour son septième album solo, Robbie Williams semble vouloir s'amuser et se faire plaisir. Initialement prévu pour s'appeler "1974" (son année de naissance), "Rudebox" sent bon la madeleine de Proust, c'est un voyage dans l'espace-temps à travers les étoiles d'une certaine musique des années 80 et 90. Tel un robot explorateur, Robbie ne semble s'interdire aucune planète musicale (dance, hip-hop, electro, pop et même country). En plus du jonglage entre les styles, on peut aussi s'étonner des collaborations (William Orbit, les Pet Shop Boys ou Lily Allen chanteuse sur certains titres) et des nombreuses reprises ("Lovelight" de Lewis Taylor, "Louise" de The Human League, "Kiss me" de Stephen Duffy et encore plus surprenant "Bongo bong and je ne t'aime plus" de Manu Chao).

A la fois disque à minettes, œuvre personnelle, monstre taillé pour les charts et grosse blague, cet album est également un jeu de piste musical dans lequel on pourra alors s'amuser à retrouver une multitude de références : le sample de "Never touch that switch" pioché chez Imagination, le rap de "Good doctor" hommage soigné aux New-yorkais de De La Soul, un "The 90's" au fort goût d'Oasis, les ambiances synth-wave de Depeche Mode ou Ultravox ("The actor") jusqu’à un "We're the pet shop boys" qui se passera de tout commentaire.

Si on ne fait pas d'allergie à un trop plein de synthés, on admettra que le chanteur possède un certain talent, un entrain assez communicatif et une sorte de charme british tout en étant parfaite tête à claques parfois, "The 80's", "Dickhead" ("tête de nœud" dans ce cas-là). "Rudebox" est à l'image de son créateur, un mélange de légèreté dans le ton et d'une certaine lourdeur, mariage plutôt réussi sur "Keep on" où l'Anglais peut être sur le même morceau rappeur convaincant et (trop rarement) chanteur envoûtant à la voix digne d'un David Bowie ou d'un Perry Blake.