Eep1/Eep2

Sheila Chandra

par Christophe Nicolaïdis le 19/01/2000

Note: 8.0    
Morceaux qui Tuent
Drone, drone


Sheila Chandra a récemment collaboré avec The Ganges Orchestra dont les expérimentations sont principalement axées sur le concept du "drone". Le mot signifiant littéralement "le bourdon" en anglais est utilisé par l'artiste comme le leitmotiv d'une nouvelle approche sonore. Sorte de bourdonnement électronique, le drone résume le travail sur des sons, traités comme des instruments à part entière. La sortie de ces deux mini-albums intitulés Eep1 et Eep2 (de respectivement six et sept titres), ouvre irrémédiablement le champ musical de la chanteuse. Donnant vie à ses machines, elle a construit de courtes saynètes expérimentales, jonglant avec l'eau, le feu et l'air tout en y intégrant sa voix, séduisante et planante. La répétition à l'infini d'un son samplé ou d'un effet acoustique intense suffit à créer chez l'auditeur une grande curiosité ("Drone are us"), réinventant les rythmiques traditionnelles de son pays en une sorte d'explosion et ruptures électriques étonnantes ("Drone drone" ou "Drone, drone, deeper and drone"). Sheila Chandra crée un univers où la musique des particules ("We drone") se marie à merveille à la voix humaine et obsédante de son inventeur. Avec le "drone", Sheila Chandra redécouvre en quelque sorte une vibration originelle de la musique, qui complète un univers d'une rare beauté.