Agaetis Byrjun

Sigur Rós

par Christian Tranchier le 25/04/2001

Note: 9.0    
Morceaux qui Tuent
Svefn-g-englar
Staralfur
Flugufrelsarinn


Après l'ambassadrice Björk et, dans une moindre mesure, Gus Gus, les islandais comptent des prodiges de plus. Précédé d'une réputation plus que flatteuse (Radiohead le recommande, c'est dire !), le groupe ne déçoit pas. Comment pourrait-il en être autrement avec d'aussi somptueuses abstractions à base de notes blanches et noires ? Un état de béatitude paroxystique bercé par de douces syllabes incompréhensibles (ils chantent en Islandais, une intégrité tout à leur honneur), transcendées par une voix de castrat improbable. C'est magique et féérique. Une atmosphère impalpable, éthérée et brumeuse où les guitares électriques jouent les seconds couteaux avec une frustration de bon aloi. Elles ploient sous la pluie majestueuse et enivrante des cordes. Beau à pleurer. La magnificence du Romantisme à son apogée. Exaltation des sentiments. Cet album est une irréalité dont on ne revient pas. Une musique de générique final pour le plus flamboyant et impossible des mélos. Soufflé, bluffé, on ne souhaite plus atterrir. L'un des disques majeurs de ces douze derniers mois. Sans doute possible. Et ça change de planer sans ecstasy !