Seen the lights, a visual history

Simple Minds

par Francois Branchon le 31/12/2003

Note: 6.0    

Très beau coffret de deux Dvd retraçant l’histoire de Simple Minds à travers une sélection de concerts et l’intégrale de leurs clips, "Seen the lights, a visual history" a le défaut de sa qualité d’exhaustivité : il faut se fader sur chacun des deux disques la deuxième partie de carrière ultra-chiante des Écossais. Mais heureusement, dans la première, qu’on situera entre la naissance à Glasgow en 1978 et l’album consécration "New gold dream" pour Virgin en 1982, il y a des perles.

Passons donc sur le (très long) concert de Vérone en 1989 - quinze morceaux ! - le groupe y est atterrant. Devenu machine de stades, Simple Minds se met en scène à la manière des pires groupes de rock prog. La musique est insipide, les arrangements se chargeant de (mal) combler le vide, et même des titres autrefois de tenue correcte (le mini tube "Mandela day", "Don’t you forget about me", "Waterfront" ou "Theme for great cities") sortent lessivés de ce traitement à basse température. Et puis, est-ce parce qu’il prend les Italiens pour des réjouis de la crèche que le bassiste est traversé de spasmes aussi grotesques à la moindre esquisse de break ? Vite zappons, à condition d’avoir le temps car la gerbe monte vite.

La collection de clips suit l’évolution du groupe, mais fait l’impasse sur les trois premiers disques, ignore le combo rock presque punk des débuts, pour la simple raison que leur petit label, Zoom, n’avait ni les moyens ni l’ambition de parier sur eux. Pas de chance, ces trois disques sont leurs meilleurs, les plus rock. L’histoire filmée commence au passage chez Virgin, avec l’album "Sweat in a bullet". Le morceau éponyme et "Love song" (premier titre à avoir marché en discothèque) inaugurent l’âge d’or, consacré par "New gold dream". Le succès ira crescendo ensuite, avec un intérêt inversement proportionnel à la popularité, début de la décadence.

S'il n’existe pas de clips de leurs débuts, quelques images ont circulé : deux titres enregistrés lors de l’émission Tv Old Grey Whistle Test en 1979 ("Life in a day" et "Chelsea girl") et un mini-concert filmé par le groupe au Hurrah Club de New York la même année. Les trois titres, "Factory", "Premonition" et "Changeling" servirent alors à sa promotion. Ces deux séquences - rares - sont présentes ici, et le fantastique "Premonition" sur la scène du club Hurrah de New York montre quel fabuleux bassiste swinguant était Derek Forbes, parti en 83.

La dernière partie du coffret est un concert filmé en 1983 à la sortie de "New gold dream", apogée émotionnelle de Simple Minds, groupe considéré qui atteignait alors à la reconnaissance d’un public plus large. Derek Forbes est encore là, le son sec de sa basse et sa science de la syncope apportent la délicieuse touche funk ronde qui rendait le groupe si plaisant et excitant sur scène.