"I am never going home, because I have never had a home" : accompagné par Erik Arnesen (guitare, banjo), Colin Huebert semble vouloir prendre définitivement le large du groupe canadien Great Lake Swimmers, pour lequel il assurait la batterie. "Siskiyou" a été enregistré hors studio, dans des endroits inhabituels et souvent avec les moyens du bord, selon l'opportunité et l'inspiration de Huebert dans un souci de proximité avec son environnement – Siskiyou est d'ailleurs le nom d'un comté du nord de l'Etat de Californie. La voix grêlée de Colin, prête à dévisser, rappelle le regretté Mark Linkous (Sparklehorse). Beaucoup de titres courts fonctionnent comme des instantanés d'humeurs prises sur le vif, à tonalité largement contemplatives et mélancoliques. La mer n'est jamais loin : le rythme de valse et les arpèges de guitare de "Hold it in" ne sont pas sans rappeler la mélancolie du fado portugais. Banjo, harmonium et cuivres sont de sortie en version nocturne ("Pull it away") ou au grand air ("Everything I have"). Ce que Siskiyou peut produire de plus pop, "Never ever ever ever again", a une coda aux faux airs de Pixies ("Where is my mind ?") qui iraient prendre le frais sur une plage en hiver.
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