Day one

Slean Sarah

par Emmanuel Durocher le 25/04/2006

Note: 4.0    

L'album s'appelle "Day one" mais aurait tout aussi bien pu s'appeler "D day", "Toronto année zéro" ou bien "Phénix" car le quatrième album de Sarah Slean est l'histoire d'une renaissance. La Canadienne a en effet perdu la quasi-totalité de ses biens dans l'incendie de sa maison à l'été 2003, puis s'est enfermée plusieurs mois dans une cabane au fond des bois pour écrire l'album du renouveau et ensuite l'enregistrer avec l'aide de Pete Priselnik, Dan Kurtz et Howie Beck, qui ont arrangé les morceaux et aidé la jeune femme à maîtriser sa rythmique.

Les onze titres de "Day one" cherchent à montrer des visages et des styles différents (pop, folk, cabaret...) mais malgré une production efficace, une certaine maîtrise des mélodies et des compositions et une voix qui peut se révéler assez charmeuse (qui rappelle parfois celle d'Emily Haines de Metric), on entend plutôt une musique fadasse à laquelle il manque une charge émotionnelle qui pourrait rendre chaque morceau particulier ou attachant. On se retrouve devant un nouvel exemple de NCF (nouvelle chanson féminine) : des chansons indés gentilles mais lisses, une musique light avec quelques bonnes références (Björk, Radiohead, Jeff Buckley…) avec une certaine dose de conformisme pour attirer le chaland et ne pas l'effrayer en prenant des risques (les exemples prolifèrent maintenant à travers le monde, de Cristina Donà à Tori Amos en passant par Katie Melua). Mieux vaut retourner écouter PJ Harvey, Laura Veirs, Jenny Lewis ou Isobel Campbell.