"Extravaganza" quatrième album officiel de Stackridge est en réalité le premier du groupe Stackridge 2. Viré de MCA à la fin 1973, Stackridge est contraint au split et "The man in the bowler hat", troisème Lp déjà enregistré (et produit par George Martin) est retiré des plannings de sortie et finit sur une étagère (il sera édité beaucoup plus tard). Récupéré dans la foulée par Rocket Records, le tout récent label fondé par Elton John, le nouveau producteur Tony Ashton conserve le nom Stackridge mais vire la majorité des musiciens. Exit le violon de Mike Evans et les guitares de James Warren et arrivées de l'ex-Audience Keith Gemmell (saxophone, flute), Rod Bowkett (claviers) qui va écrire la plus grande partie des morceaux, Andy Davis (mellotron, guitares), Paul Karas (basse) et Roy Morgan (batterie).
Sous l'influence d'Ashton, "Extravaganza" revient en partie aux canons du rock progressif (emballages d'orgue et de mellotron, structures emphatiques, guitares bavardes) mais propose curieusement une première partie (la face A du Lp) de morceaux courts et sans grand intérêt ("Volunteers" rappelle "Yellow submarine" des Beatles jusqu'à la voix du chanteur imitant presque Ringo), La deuxième partie (Face B du Lp) rassura les amateurs de rock progressif, avec ses longs instrumentaux ("Happy in the Lord", "Who's that up there"...), la reprise de "Worms" de Gordon Haskell (bassiste-chanteur de King Crimson qui collabora quelques semaines avec eux) sous le nouveau titre "No one's more important than the earthworm" (prémonitoire en 1975...), allant jusqu'à frôler le style de Canterbury ("Rufus T. Firefly,").
Comme la réédition de "The man in the bowler hat", celle-ci ajoute en deuxième Cd un passage promotionnel à la BBC, une semaine avant la sortie commerciale de l'album où cinq titres sont présentés, le reste puisé dans le répertoire passé.
On notera la très belle pochette gatefold sépia de l'album vinyle original signée de l'atelier Cream.
