Break the cycle

Staind

par Oli le 08/10/2001

Note: 9.0    
Morceaux qui Tuent
Epiphany
Outside


Bien que Staind ait été "découvert" et signé par Fred Durst (Limp Bizkit), le groupe propose un "métal intelligent", celui qui fait la part belle aux mélodies, aux ambiances, qui ne lâche pas uniquement les accords pour faire jumper les foules de kids... D'ailleurs ce troisième album est presque plus rock que métal... Le début est plutôt violent ("Open your eyes" et ses harmoniques artificielles, "Pressure" et ses riffs lourds, sa basse vrombissante et ses rythmes déhanchés) mais la voix d'Aaron ne tombe jamais dans les graves et fait le lien avec les titres qui suivent, plus calmes... La douceur mélancolique du chant prend toute sa dimension sur "Fade", l'état dépressif dans lequel semble constamment jouer et vivre le groupe transparaît un peu plus sur ce titre où la rage est contenue. Cette tristesse s'exprime par la musicalité du chant, par les sonorités et également par les paroles, on en vient presqu'à pleurer à l'écoute d' "Epiphany" ("cause it's always raining in my head") ou "For you" ("the silence is what killes me / I need someone to help me"). Cette amertume face au manque de communication entre êtres humains se transforme en rancune sur quelques passages, "Change", "Can't believe" ou "Suffer" en sont la preuve, c'est aussi sur "Can't believe" que s'exprime le plus nettement l'influence des deftones sur la musique de Staind. Pour les passages plus aériens, plus calmes, il faut aller chercher chez Tool une telle pureté dans le chant ou du côté de Seattle pour l'ambiance "rock pluvieux"... Outre "It's been a while" dont la simplicité et l'efficacité sont impressionnantes, un autre titre bénéficie d'une aura particulière, c'est "Outside", le morceau n'est pas très complexe mais son refrain est superbe, la mélodie imparable et les arrangements ultra travaillés. Au final, Staind nous livre un album chargé de peine, de douleurs, de relations torturées, un album composé de guitares lourdes ou éthérées, de rythmiques légères ou pesantes sur lesquelles se pose un chant magnifique plus homogène que par le passé, un album humain.