We kneel in the pews by the confession box

Superstatic Revolution

par Fer Fre le 30/04/2003

Note: 7.0    

Le choc, grandiloquent, précédant la musique en elle-même est amplifié par deux éléments. D’abord, le nom du label, Skalopards Prod’z, qui chassait, il y a peu encore, sur les seules terres du punk et du ska. Ensuite, la pochette. Magnifique, la partie supérieure de ce cumulo-nimbus devrait nous alerter de l’imminence de l’orage. Il n’en est rien, le bleu du ciel étant assez fascinant pour accaparer toute l’attention. Étrangeté du logo, sobriété du livret, ligne épurée de l’ensemble conditionnent enfin à l’écoute d’une musique tout en fluidité et en décalage, si bien que l’égarement est total, jazz, bossa, electronica, le doute demeure. Le choc est donc total lorsque la première piste concasse les mélodies dans une orgie sonique. Furie hurlée, guitare partant en tous sens, empilement des rythmes, annihilation de toute norme policée, jusqu’au-boutisme revendiqué, affirmé, condensé sur cinq titres pleins de hargne, de fiel et de rage. Inécoutable pour la majorité, ce maxi s’avère en fait une très bonne surprise pour les amateurs des abysses. Sans franchement innover dans le style, ce genre d’emocore extrême se taillant un certain succès outre-Atlantique, le quatuor sudiste, rendu désormais au trio, jette toute sa fougue dans des morceaux de démence amplifiée, de haute volée technique, le laissant stupéfait par l’étendu du chaos et sûr de sa propre force d’étourdissement. Car voilà, non seulement Superstatic Revolution séduit, mais il convainc et donne le goût de se plonger plus avant dans son oeuvre. Intense, dément et intrigant, ce "We kneel in the pews by the confession box" semble une offrande tombée de ces cieux menaçants.