Paint a lady

Susan Christie

par Jérôme Florio le 14/04/2007

Note: 9.0     
Morceaux qui Tuent
Yesterday, wher's my mind ?
No one can hear you cry


"Paint a lady" est l'unique album de Susan Christie, une chanteuse du circuit folk de Philadelphie connue pour avoir obtenu un gros hit familial en 1966, "I love onions", sur lequel on pouvait entendre un inoffensif kazoo. Mais des kazoos, on en trouve aussi chez The Temple City Kazoo Orchestra (chroniqué dans la spirale par le spécialiste ès-Hallucinex !), ou encore Pink Floyd ("Jugband blues" de Syd Barrett, sur "Saucerful of secrets")… Les pontes de la maison de disques de Christie étaient confiants en posant "Paint a lady" sur la platine. Mais pendant l'écoute des neuf minutes de "Yesterday, where's my mind ?" – incroyable et assez explicite trip drogué débité d'un ton glacial, un genre de pendant pop au "Heroïn" du Velvet Underground -, ils se sont mis à sévèrement paniquer. Et ils ont courageusement décidé de ne pas commercialiser le disque : on le découvre avec plus de 35 ans de retard (comme les Aerovons…).

"Paint a lady" ne serait déjà qu'un excellent disque de "blue-eyed soul" sans ce petit côté perversement psychédélique qui en fait tout le sel (les vocaux triturés de "For the love of a soldier" par exemple). C'est aussi une enfilade de perles de douceur soft-pop : des arrangements de cordes et de guitares acoustiques d'une grande finesse (John Hill à la production), et pour briser définitivement la glace un "No one can hear you cry" que l'on jurerait chipé au répertoire de Burt Bacharach et Dionne Warwick.



NDLR : à noter une version faussement martiale, genre en Perfecto de soie, et très réussie de "Ghost riders in the sky"... Yippie yi yaaaaay, Yippie yi ohhhhh...