And the hula blues

Taj Mahal

par Francois Branchon le 01/05/1998

Note: 9.0    
Morceaux qui Tuent
The Calypsonians


Taj Mahal vient de réussir là SON disque de world-blues, aussi parfumé que la rencontre de Ry Cooder avec Ali Farka Toure, qui donna en 1994 le fantastique "Talking Timbuktu". Le vieux Taj, créateur américain du blues-rock en 1969, s'était déjà laissé tenter par le melting pot, avec un album en 1995 avec le musicien indien V.M. Bhatt (Il devrait y revenir en 1999 avec Toumani Diabate). Mais il n'y était alors qu'un simple faire-valoir. Il a pris cette fois les choses en main et s'est tourné vers l'île de Kauai (Hawaii), sa musique, ses vieux complices musiciens du coin (il a habité là longtemps), ses cocotiers, sa brise de mer qui monte légèrement le soir... Ce disque qui tombe à point, est le compagnon idéal des soirées d'été. A l'exception de "Mailbox blues", seul morceau de blues "classique" et du jazzy "Kanikapila", tous les morceaux sont des blues tranquilles irrigués de tradition locale, sur des tempos toujours moyens (rien ne presse...), où les ukuleles dessinent de solaires arabesques. La voix toujours très belle, a quelquefois des accents à la Tom Waits, spécialement sur "The Calypsonians", meilleur morceau du disque, du mois et de l'année, où un saxophone presque mystique entoure le chant rauque d'un voile de soie. Un disque qui respire le bonheur simple et qui sent bon la maisonnette en bambou près de la plage.