In progress & in motion (1965-1998)

Taj Mahal

par Francois Branchon le 01/12/1998

Note: 8.0    

Parti du blues le plus roots au milieu des années soixante ("Statesboro blues" date de 1965), fortement influencé par les lectures qu'en firent les groupes anglais de blues vers 1967/68 (John Mayall, Fleetwood Mac et surtout les Rolling Stones) qui lui valent alors des passages sur les scènes rock des Fillmore et l'entrée dans son groupe de musiciens pop talentueux et créateurs (Jesse Ed Davis, Al Kooper, Ry Cooder...), passé par des cocktails de soul, de funk, voire de reggae dans les années soixante-dix, pour finalement atteindre le remarquable world-blues d'aujourd'hui ( "Taj Mahal And the Hula Blues"), Taj Mahal est en piste depuis plus de trente ans et 38 albums (!) sans que l'on ait réellement remarqué son harmonica, sa steel-guitar, sa voix. Ce coffret de 3 Cd propose en 54 titres une ballade sur l'itinéraire, cueillant au passage ses morceaux angulaires ("Dust my broom", "Statesboro blues", "Built for comfort", "Texas woman blues", "Oh, Susanna"...) mais dévoilant aussi une quinzaine d'inédits remarquables. Ainsi, "Sweet home Chicago", "Mary don't you weep" et "Little red hen blues" enregistrés avec les Pointer Sisters lors d'une convention CBS en 73, "We gonna rock" avec Elvin Bishop et Boz Scaggs lors des concerts de fermeture du Fillmore East en 71 et, noix de pécan sur le brownie, trois extraits du Rock'n'Roll Circus, le concert halluciné de 1968 pour la télé anglaise, qui rassemblait en plein trip lysergique les Rolling Stones, Eric Clapton, Pete Townshend et notre Taj Mahal ("Corinna", "Checkin' up on my baby" et "Leavin' trunk"). Une excellente anthologie, même s'il manque des morceaux essentiels ("Done Changed my way of living" et "A lot of love" du deuxième album par exemple). On y retrouve un homme en permanence dans son élément, avec cette mystérieuse façon de sentir, cette forme de sensibilité qui a le blues pour langage.