Suffer no more (the Ted Hawkins story)

Ted Hawkins

par Francois Branchon le 01/06/1998

Note: 10.0    
Morceaux qui Tuent
Watch your step
The lost ones


En 1982, Ted Hawkins avait encore sa place attitrée sur le mile et demi de Venice Beach où se rassemblent musiciens et camelots. Imaginez Sam Cooke chantant le samedi soir au bar du coin ou le Velvet Underground animant vos fêtes du samedi soir ! Proprement incroyable mais Ted Hawkins, l'ami de Professor Longhair, devra attendre 1993 sa reconnaissance tardive et la signature dans une grande compagnie, un an avant de mourir, le 1er janvier 1995 ! "Suffer no more" est un parcours parmi les quelques enregistrements qu'il a laissés : ses deux albums "Happy hour" et "Watch your step" (disponibles via le catalogue Rounder), des prises live sur Venice (objet d'un album Geffen actuellement introuvable) et quelques raretés confiées à Rhino par Elisabeth Hawkins. Par exemple ces "Whole lot of women" et "Baby" de jeunesse, les deux faces de son single de 1966, première trace discographique, le montrant très inspiré par Sam Cooke. Sa musique est un mélange savant et naturel de country, soul et blues, à la quiétude communicative, ponctué de coups d'éclats (le fulgurant "Watch your step" ! ), qu'il accompagne de sa seule guitare acoustique, ou en petite formation (la guitare bluesy de Dale Wilson sur quelques morceaux). La simplicité du street singer est émouvante et par sa voix, extraordinaire de sobriété et de limpidité, il atteint une finesse et une lumière proches d'un Aaron Neville ("The lost ones", "Bad dog", "Who do you love", "I ain'tgot nothing yet", "You're beautiful to me"..). Comme toutes les rééditions Rhino, le son est excellent et le livret riche de renseignements (16 pages).