Live from Fillmore East 70

The Allman Brothers Band

par Francois Branchon le 03/01/2007

Note: 8.0     

Voilà un témoignage qui vaut son pesant de cacahuètes georgiennes ! Le double vinyle "Live at Fillmore East" de 1971 des Allman tenait son rang dans la guerre des double live, entre le couillu Steppenwolf, le céleste "Live Dead" et le parfois indigeste "Wheels of fire" des Cream. Ce Dvd des passionnés de 4Reel donne pour la première fois l'occasion d'assiter à un concert de cette période, mais surtout, surtout, de VOIR Duane Allman, sa façon si déconcertante de naturel de prolonger son blues sur les cordes, ce phrasé tellement incomparable (le Peter Green des débuts, Hendrix, Kaukonen... peuvent lui être comparés...).

Le grand double live de 71 des ABB sera enregistré l'année suivante, au même endroit, déchaînant les superlatifs. Le répertoire en cette année 1970 est déjà en place, quasiment le même. Quatre morceaux ici (tous déjà bien longs), "Please don't keep me wonderin", "Dreams", "In memory of Elizabeth Reed", "Whipping post", occupent une longue suite quasiment enchaînée, gigantesque masse en mouvement de blues-rock, progressive, chaude, vivante, où les duels Duane - Dicky Betts s'envolent des creux des roulis ("Elizabeth Reed", "Whipping post") devant un light-show des plus psychédéliques (l'ABB des débuts était tout à la fois...).
Bien sur, l'image est du niveau pirate, saturée, mais le son, bien que mal dégrossi est très acceptable, et permet sans aucun problème de "décoller" avec le groupe.

En bonus, les quatre titres "Unplugged" de 1990 ("Midnight rambler", "Melissa", "Seven turns" et le classique "Come into my kitchen") viennent apaiser les masses sous pression précedentes, soirée à guitares acoustiques au coin du feu, "à la Eagles" de la grande époque ("Seven turns" magnifiquement chanté par Betts), où Greg Allman, lui-même à la guitare, vient poser sa voix inconsolable sur "Melissa"... et là, putain que Duane nous manque !