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The Dave Holland Quintet

par Frédéric Joussemet le 01/06/1998

Note: 8.0    

Dave Holland remet le couvert avec son quintette légèrement remanié, puisque Chris Potter succède à Steve Wilson aux divers saxophones. Heureusement Robin Eubanks est toujours là au trombone, assénant sans relâche soli mélodiques et accompagnements rythmiques. Le rythme est la pierre angulaire de ce jazz (la structure rythmique fut le sujet d'étude de Dave Holland au conservatoire). Les rythmes asymétriques (5/4, 7/4...) se succèdent donc, mais avec légèreté car parfaitement maîtrisés. On est loin des asymétries forcées de la fusion (un peu de généralisation fourbe ne fait pas de mal de temps en temps ! ). La force percussive du batteur Billy Kilson est par ailleurs complétée par le vibraphone et le marimba de Steve Nelson, aussi à l'aise dans les ballades que sur les tempos enlevés. Seuls pêchent certains thèmes, telles ces mélodies dignes de "La croisière s'amuse" ou d'autres fortement connotées jazz-rock, avec de nombreux retours en arrière et ruptures typiques du style. Un morceau se démarque, "Wonders never cease" : débutant par une contrebasse jouée à l'archet, le morceau s'étend vers une mélancolie profonde à mesure que les protagonistes entrent en scène. Les consonances baroques du début de ce morceau sont malheureusement secondées par une ballade, alors que le quintette est définitivement plus flamboyant lorsque les pulsations s'emballent. Le premier morceau, "Looking up", le prouve largement : saxophone et trombone syncopés, vibraphone scintillant, explosions de batterie et contrebasse s'enfonçant toujours plus profond dans le sol y forment un jazz classique mais oh combien vivant.