The Far Cry

The Far Cry

par Francois Branchon le 19/05/2002

Note: 8.0    

The Far Cry connurent en 1968 une petite notoriété dans leur ville de Boston et alentours. "Shapes" annonce d'entrée une couleur à la Jefferson Airplane, le guitariste soliste Paul Lenart s'embarquant dans des solos et des aigus de la trempe des enchevêtrements griffés Jorma Kaukonen. Mais l'atmosphère change vite, The Far Cry rappelle qu'ils ont un cuivre dans leurs rangs et le deuxième titre "Midnight juice" installe un décor presque permanent par la suite, un morceau aux allures de jam, de joyeuses agapes où le saxophoniste tire le bazar vers le free jazz, une coloration 'Beefheart campagnard', avec le chant, plus éructé que chanté. Confirmation avec les neuf minutes de "Dream ?", une impro lancée calmement (à part le chanteur, marchant déjà sur des braises) et les deux guitares vite occupées à tricoter des trames savantes. La même année Tim Buckley sortait "Happy sad", Far Cry aurait-il été inspiré par le très proche "Gypsy woman"... ? Parfois, par exemple sur le superbe morceau lent "Listen to the walls" qui clôt l'album, le saxophoniste Dick Martin frôle des intonations à la Pharoah Sanders, qui en 1968 vient lui de publier le splendide "Tauhid" son premier album solo... Les italiens de Comet/Akarma viennent encore de déterrer un petit trésor enfoui, inégal et parfois joyeusement bordélique, mais précieux.