Same as it never was

The Herbaliser

par Emmanuel Durocher le 06/11/2008

Note: 5.0    
Morceaux qui Tuent
Same as it never was


En introduction, la chanson titre de "Same as it never was". Une ligne de basse irrésistible et terriblement sixties, des cuivres entraînants de la Stax, une orgue Hammond spatiale, des voix de toutes parts et des scratches bien placés. Un collage sonore de trois minutes engendrant une petite merveille au groove hallucinant qui rappelle à bien des égards, dans une version moins lysergique et aussi délirante, le "Loaded" de Primal Scream sorti vingt ans plus tôt.

On souhaite que ça continue mais la formule ne prend pas dans la suite de ce huitième album du duo londonien Jake Wherry et Ollie Teeba. Difficile de faire comme si ça n'avait jamais été fait en cherchant à rendre hommage à la musique noire dans son ensemble, de la Motown au hip-hop en passant par la soul et des clins d'œil à la blaxploitation. Les morceaux sont au mieux des copies sympathiques - le très Massive Attack "Street Karma(coma!)", les extravagances de "Amores bongo" et les quelques titres où chante la jeune Jessica Darling (mais on est saturé de cette prolifération de nouvelles chanteuses soul clonées les unes à partir des autres) - au pire des plagiats insipides – "On my knees" évoque du mauvais Lenny Kravitz (si cela est possible), "Blackwater drive" sent la série B réchauffée et quelques exercices hip-hop parfois un peu vains. Entre hommage sincère et opportunisme mesquin, The Herbaliser se déplace d'un style à l'autre à toute vitesse sans trop réfléchir. Dépouillé  d'une partie de ses prétentions, il devrait trouver une allure de croisière bien plus intéressante.