Flashes

The Ill Wind

par Francois Branchon le 04/11/2001

Note: 10.0    
Morceaux qui Tuent
Sleep
Hung up chick
Full cycle


Un hommage s'impose au label italien Akarma. De sortie en sortie, il s'affirme non seulement comme un grand de la réédition psychédélique (américaine ou anglaise), à l'égal des américains de Sundazed, mais surtout, ses disques sont les plus beaux : jamais de sinistre boîtier 'cristal' mais des doubles pochettes cartonnées reproduisant le vinyle original avec le Cd glissé à l'intérieur dans une sous-pochette, 'comme avant'. Cela doit coûter bonbon, mais c'est une sacrée marque de respect pour la musique, les groupes et ceux qui les achètent. Akarma fait cette fois remonter le temps à Ill Wind, une perle oubliée de 1967. Ce vent 'malade', à force de probables transports intensifs d'effluves, vient de Boston et n'a commis que ce seul album "Flashes", une merveille absolue (mais non reconnue, et le groupe splitta). Ill Wind, deux guitares-basse-batterie plus une chanteuse, est une sorte de Jefferson Airplane de la Côte Est, impression renforcée par la voix de Connie Devaney, proche de celle de Signe Toly Anderson (première chanteuse de l'Airplane avant Grace Slick). Rock à guitares cosmiques et vocaux à plusieurs voix, construit sur des bases folk, la musique de Ill Wind affectionne les longues plages musicales, espaces dédiés à la guitare douce de Ken Frankel (le très beau solo continu de "Sleep"). Un Ken Frankel qui manie aussi le banjo ("Ill wind"), instrument de ses débuts dans la Baie de San Francisco avec Jerry Garcia. Les allemands de Amon DŸŸl 2 auraient-ils entendu Ill Wind ? Le méditatif et ultra-planant "Full cycle" les rapproche. La reprise de "High flying bird" de Billy Edd Wheeler (crée par Judy Henske et le Jefferson Airplane en 1965) montre une Connie Devaney en vraie Marty Balin au féminin, la version rappelant étrangement le "Other side of this life" live du même Airplane. Cet album unique est beau, sa pochette est sublimement vaporeuse, il a dû à l'époque faire gravement décoller ceux qui le possédaient. Chacun son tour...