| | | par Chtif le 12/12/2005
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| Multiinstrumentistes issus d'école de musique pour la plupart, les membres de The Kind ont l'habitude de jouer les accompagnateurs de luxe pour Shakira, Enrique Iglesias, Taj Mahal ou encore les jamaïcains Inner Circle. L'envie de voler de leurs propres ailes les réunit autour d'un projet commun en 1992, qui les voit arpenter depuis la scène locale de Miami. Après un premier album, "Plant te seed", pondu en 1999, The Kind attend toujours le fruit de ses semailles avec son bien nommé successeur "Waiting on the harvest".
Seule ligne de conduite ici : l'éclectisme. The Kind empile les genres et alterne aisément ska et reggae, sans oublier le rock-fusion qui groove. Chaque morceau dévoile une nouvelle facette du savoir-faire du groupe, apparemment sans limite. Au milieu des sillons émerge même une jeune pousse garage, plantée sur un riff tendance Hives ("Cell phone punk"). The Kind tripote aussi bien la wha wha que les rythmes brésiliens mais piétine souvent les plates-bandes des Red Hot (on frôle le plagiat complet sur "Doda-luda-doda-do"). Malheureusement, sans la folie de ces derniers, la sauce ne prend quasiment jamais : The Kind sème ses arrangements en terrain fertile mais trop parfaitement délimité. Ici, une prometteuse intro hendrixienne s'embourbe dans de pénibles vocaux ("Just what it is"). Là, on s'ennuie ferme sur un reggae-somnifère ("Your big day"). Frustrant. D'autant plus que quelques bons moments (le sympathique ska "What's your deal") laissent entrevoir ce dont seraient capables nos jardiniers s'il ne leur manquait une sérieuse dose d'humour.
Comme souvent avec les techniciens bardés de diplômes, la réunion laboure dans la semoule et oublie l'essentiel : l'émotion, le mojo, bref la graine d'imprévu qui colle au fond du siège. On se contentera ici de roupiller sur le skaï du Massey Ferguson, en guettant l'heure de la récolte. Aucun risque qu'elle nous passe sous le nez, c'est pas encore pour aujourd'hui.
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