Riot on an empty street

The Kings of Convenience

par Martin Simon le 25/08/2004

Note: 8.0    

Souvent comparés à Simon & Garfunkel pour l'aspect "duo folk en symbiose qui chante à l'unisson", les norvégiens Kings of Convenience signent leur retour avec "Riot on an empty street".

Plutôt homogène, ce nouvel album s'imprègne des éléments qui avaient fait la richesse de "Quiet is the new loud". Au programme : ambiances feutrées, légers accents bossa et guitares délicatement effleurées. A peine plus habillée - une trompette et un banjo pointent ici leur nez -, l'acoustique lumineuse et discrète du duo nordique n'a donc rien de déroutant. Plutôt classiques, les arrangements (pianos, guitares, contrebasses et cordes), eux non plus, ne sont pas spectaculaires.

Pourtant, comme dans celle de Keren Ann, il doit y avoir un secret bien gardé dans la musique de Kings of Convenience. Car ce sont de réelles émotions qui émanent de leur pop imberbe et pas franchement sauvage, et on se laisse vite gagner par la mélancolie des caresses "Homesick" ou "Sorry or please". Toujours plus brillant, le groupe offre un fabuleux "Know-how", jusqu'au chant soyeux de leur copine Feist. Waooh... Sans doute l'instant le plus pur du disque. A souligner au passage, un schéma sacrément bien pensé : d'abord très calme, l'album s'excite tranquillement pour aboutir à des titres plus entraînants tels que "Love is no big truth" et "I'd rather dance with you" (on croirait alors entendre leurs confrères scandinaves Royksopp, notamment dans la voix : normal, puisque c’est la même, celle de Erlend Oye, moitié du duo), puis se retire en douceur jusqu’à "The build up", jolie chute de nouveau marquée par la présence de Feist.

Très cohérent, "Riot on an empty street" n'admet pas la moindre faute de goût. Un moment extrêmement agréable à passer, quelques minutes pour se reposer, se laisser porter et sourire tendrement.