Something else

The Kinks

par Francois Branchon le 09/08/2000

Note: 10.0     
Morceaux qui Tuent
No return
David Watts
Two sisters


L'aboutissement du "Daviesland" est la visite magique de cet univers fin et ironique à souhait, que les mouvements rock et revival-mod des années quatre-vingt (Pretenders et Jam en tête), prendront comme référence. A complet contre-courant de l'année 1967 et de ses explosions psychédéliques (à cette époque Pink Floyd joue ses concerts perché sur un échafaudage et le Jefferson Airplane offre un acide avec ses billets de concerts), Ray Davies se régale en chroniqueur aigre (mais pas aigri) des travers de l'Angleterre, accommodant ses dragées au poivre à une sauce pop très goûteuse. "Something else" est aussi un petit événement dans la famille : il marque les premiers pas du petit frère Dave dans la composition et le chant ("Death of a clown" qui aura une belle carrière en single, "Love me till the sun shines" et "Funny face"). Tous les titres sont excellents et sonnent trente ans plus tard étonnamment modernes ("Two sisters" !!). Avec "David Watts" (que reprendront les Jam), "Tin soldier man", "Waterloo sunset", "Afternoon tea", "Lazy old sun"... "Something else" comme tous les "immortels" laisse des traces indélébiles dans le cerveau. Il résume à lui seul et à merveille l'univers de ces dandies prolos que furent les Kinks (comme à leur manière les Stones et les Pretty Things), petit coin de la carte qui ressemble à l'Angleterre éternelle (à moins que ce ne soit l'inverse...).