Native sons

The Long Ryders

par Francois Branchon le 13/04/2024

Note: 10.0     
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L'underground américain des années 80 compta quelques fleurons, Dream Syndicate, Wipers, Meat Puppets, Minutemen, Replacements, Green On Red, True West... et The Long Ryders. Originaires de Los Angeles, partir prenante du mouvement Paisley Underground (adorateurs de The Byrds) et emmenés par Sid Griffin l'homme venu du Kentucky attiré par la scène punk de L.A. , The Long Ryders avaient l'esprit punk emballé dans un authentique son des années 60. D'aucuns virent là la naissance d'un style, plus tard répertorié comme americana.

Sid Griffin et le bassiste Barry Shank forment d'abord The Unclaimed (du garage revival) et se changent en Long Ryders (avec un "y" en clin d'oeil aux Byrds) à l'arrivée du guitariste Steve McCarthy, du batteur Greg Sowders et du nouveau bassiste Tom Stevens. Un premier Ep originel ("10-5-60") est vite suivi d'un premier album "Native sons". Il fusionne à merveille rock garage, country-rock et folk-rock sixties avec cette même brilliance - sans être similaire - et survitaminée qu'un "Younger than yesterday" où The Byrds mêlaient à leur manière unique folk, country, pop et psychédélisme. Gene Clark, admiré de Griffin, devint d'ailleurs un ami et collaborateur (il participera à l'enregistrement du titre "Ivory tower"). Hasard par ailleurs très curieux, la pochette de "Native sons" est une copie à l'identique de celle de "Stampede", l'album jamais paru de Buffalo Springfield, eux aussi du même monde.

Avec "Native sons", The Long Ryders remettaient le (vrai) country-rock sur le devant de la scène. Faut dire qu'il en avait besoin, tant ses précédentes têtes d'affiche des seventies se vautraient dans les paillettes, les dollars et la bouillie de chat (Eagles, Pure Prairie League, New Riders, Outlaws...). The Long Ryders et quelques autres - Jason and the Scorchers, Rank and File... - furent là pour lui redonner lustre et crédibilité auprès de l'underground.

Le label Cherry Red publie une rétrospective autour du Lp "Native sons". Elle comprend, outre le Lp et l'intégralité de ses démos, le premier Ep "10-5-60", les "Sessions 5x5", les démos "Radio Tokyo" ainsi que le "Live at Dingwalls", concert capté à Londres en mars 1985.
Quelques repères : "Ivory Tower", un des grands titres perdus des années 80, mélancolique à souhait, une fusion des Byrds 60's et du travail solo de Gene Clark au début 70's. "Sweet mental revenge" de Mel Tillis (seule reprise de l'album, popularisée en son temps par Waylon Jennings ou The Flying Burritos) : voix attrayantes et guitare fuzz dans le plus pur style cowpunk. L'humoristique "Fair game", proche du bluegrass, préfigure le travail de Griffin au sein de son futur groupe The Cole Porters. "I had a dream" et "Wreck of the 809" expriment peut-être le mieux les racines garage : guitares jangly, voix agressives, feedback et fuzz à volonté !
Restés underground, The Long Ryders enregistreront trois albums. Ils tourneront beaucoup jusqu'à la fin des années 80, autant de concerts dans des petites salles, pour le plaisir. Ils se séparent en 1987, se reforment en 2004 pour quelques concerts dont un à Glastonbury (un album live sera publié).

Sid Griffin devient journaliste musical (magazine Uncut et une biographie de Gram Parson). Il sort des disques en solo dans les années 1990, puis forme The Coal Porters. Stephen McCarthy rejoint The Jayhawks pour leur album "Rainy day music". Tom Stevens (aujourd'hui décédé) sort deux albums en solo "Points revisited" et "Another room".

Jeff Tweedy, Chris Robinson, Kurt Cobain... "Native sons" fut pour eux un album de chevet. Et pour vous ?


THE LONG RYDERS + GENE CLARK Ivory Tower (Video officielle 1985)


THE LONG RYDERS Sweet mental revenge (Live 1986)


THE LONG RYDERS I had a dream (Video officielle 1985)




BUFFALO SPRIGFIELD "Stampede" (Album non publié)
BUFFALO SPRIGFIELD "Stampede" (Album non publié)