Send away the tigers

The Manic Street Preachers

par Emmanuel Durocher le 31/08/2007

Note: 3.0    

Il est parfois difficile de comprendre l'engouement des Anglais (et quelques autres) pour un groupe comme les Manic Street Preachers, auteur de chansons très souvent laborieuses, non pas sur le fond - le côté social-politique et les causes défendues par les musiciens sont tout à fait honorables et intéressantes - mais sur la forme. Et l'approche de la quarantaine ne donne pas envie aux Gallois de mollir : "Send away the tigers", qui se veut comme un retour aux sources, ne fait pas dans la finesse ni dans l'inventivité. Malgré un talent mélodique indéniable, les titres sont noyés sous une déferlante de décibels virant la plupart du temps au rock Fm de mauvais goût avec effusion de sentiments, guitares poussives et déballage de tripes et boyaux. Sans oublier James Dean Bradfield, le chanteur qui cherche à accrocher l’octave de trop.

Une ambition de pont entre Guns N' Roses et le Clash dont la jonction n'a jamais lieu, quelques pompages en règles - l'intro de "Autumnsong" puisée chez les Smashing Pumpkins, une reprise de "Working class hero" presque aussi mauvaise que celle des navrants Tin Machine du Bowie fin 80’s. Seul "Your love alone is not enough" peut sortir de la torpeur comme une petite parenthèse enchantée grâce à la voix de Nina Pearsons et un refrain que l'on pourra qualifier d'agréable.