La voici enfin la réédition du
premier et principal album (malgré sept autres), millésime 68, de
ces fameux Mops japonais, réputés bouffeurs d'acide,
auto-revendiqués premier groupe psychédélique du Soleil Levant et
encensés par Julian Cope. Alors, vraiment "génération hip"
The Mops ?
Les potes de lycée Mikiharu Suzuki (batterie),
Taro Miyuki (guitare rythmique), Masaru Hoshi (guitare solo) et Kaoru
Murakami (basse) forment The Mops en 1966 pour jouer du rock
instrumental et imiter les Ventures. Hiromitsu Suzuki, frère du
batteur, les rejoint en 1967 pour ajouter le chant, c'est le moment
que choisit leur manager pour aller au Club Med de San Francisco et
en rapporter "Surrealistic pillow" de Jefferson Airplane
dans son sac à dos, histoire d'impressionner ses petits jeunes.
Bingo. Les cinq filent s'acheter des fringues bariolées, des fuzz,
un sitar, et ne vont plus jurer que par la Cote Ouest, reprenant
chansons venant de LA et Frisco avec le son des garage bands les plus
tranchants, mariant les Doors aux Shadows of Knight, l'Airplane au
13th Floor Elevators.
La liste des titres mérite d'être citée.
Aux côtés de compos personnelles très "garage", "Asamade
matenai", "Asahi yo saraba", "Kienai omoi",
"Bera yo isoge", "Omae no subete o" et "I'm
just a Mops" (qui eut les honneurs du coffret "Nuggetts
2"), le groupe reprend parfaitement "San Franciscan nights"
d'Eric Burdon (période californienne), "Inside looking out"
des plus anciens Animals, "White rabbit" (plus pesante) et
"Somebody to love" de l'Airplane, "Light my fire"
des Doors et "The letter" des Box Tops.
Si les vocaux
sont parfois approximatifs - le "Feed your head" final de
"White rabbit" mute en "Fix your hair"
(phonétique quand tu nous tiens !!) -, le son est costaud, vif,
charnu. A découvrir.
