Memoirs at the end of the world

The Postmarks

par Jérôme Florio le 27/06/2010

Note: 7.0    

Après un premier disque paraît-il largement influencé par Burt Bacharach et la bossa-nova de João et Astrud Gilberto ("The Postmarks", 2007) puis une année passée à sortir chaque mois une reprise (compilées sur "By-the-numbers", 2008), "Memoirs at the end of the world" voit The Postmarks déballer l'artillerie lourde sixties : bien calés dans une capsule temporelle à la boussole orientée vers la pop orchestrale au sens large, c'est sur les musiques de film à la John Barry ou Lalo Schifrin qu'ils font cette fois main basse. L'orchestre et les arrangements (avec force trompettes et roulements de tambours) sonnent "énorme", en relief – les arrangements sont à Barry ou Phil Spector ce que "Avatar" (le film de James Cameron) est à "Goldfinger" (un James Bond de 1964). Le disque se démarque des productions de l'époque par sa technologie, qui abandonne les subtiles variations de volume des disques vinyle pour un spectre sonore trop plein, éreintant à la longue. La chanteuse Tim Yehezkely ne s'en sort pas si mal au milieu de ce Panzer orchestral, même si sa voix est plus proche d'un mince filet de voix à la Françoise Hardy que de la diva Shirley Bassey. L'ensemble a sans doute un côté prévisible, du visuel à la facture sonore : dans cet univers très référencé, on ne serait surpris qu'à la condition que les Postmarks l'investissent avec une très forte personnalité. Dans le genre pop ouvragée au décalage acidulé, mais joueuse et moderne, on préfère The Bird and The Bee (Inara George & Greg Kurstin) : "Memoirs at the end of the world" remplit toutefois parfaitement son objectif de nous embarquer dans sa bulle de champagne spatiotemporelle, dont on ressort passablement jet lagué et l'oreille un peu fatiguée.



THE POSTMARKS Go jetsetter (Clip 2010)