The Rockets

The Rockets

par Francois Branchon le 01/10/2006

Note: 9.0    
Morceaux qui Tuent
Let me go
Pills blues
Stretch your skin
Won't you say you'll stay


Les Rockets rencontrent Neil Young en 1968 pour un "one shot" - backing band sous le nom de Crazy Horse de l'album "Everybody knows this is nowhere", le deuxième album du Canadien - mais chef d'oeuvre et alchimie obligent, des liens se soudent, l'alliance dure encore. Exit donc les Rockets, groupe formé par le guitariste Danny Whitten et deux potes, Ralph Molina et Billy Talbot.

Rev'Ola ressort aujourd'hui de l'oubli leur unique album enregistré en 1968 sur le label White Whale. Pochette à graphisme "à la Elektra", dix morceaux, le trio est renforcé d'un violoniste Bobby Notkoff (qui sera de l'aventure "Everybody knows..." pour le morceau-tuerie "Running dry") et de deux frères guitaristes George et Leon Whitsell.

Produit par Barry Goldberg (ses premiers pas, tout juste venait-il de produire le bluesman Charley Musselwhite) et classé "garage", l'album est cependant bien au-dessus des standards de ce type, même en 1968, drivé tout du long par la rythmique à la fois présente et fluide de Molina et Talbot (cette basse qui égrenne ses notes comme des chapelets...), offrant de solides terrains de jeux aux trois guitares. La variété des genres séduit aussi, soft rock - "I won't always be around", superbe "Won't you say you'll stay" et ses arabesques de violon - blues rock ouvertement psychédélique et sonnant plus européen ("coulé" à la Beefeaters) qu'américain (en "urgence" à la Paul Butterfield) - l'excellent "Pills blues" - les plus garage "Try my patience" et "It's a mistake", et pour finir, l'incroyable "Stretch your skin" - ou Roxy Music avec 10 ans d'avance - et le trippant "Let me go" : rythme obsessionnel, la guitare de Danny Whitten lancinante et stridente ("frite dans l'acide" comme on dira à son propos pour "Everybody knows...", un album qui lui devait finalement beaucoup. RIP Danny).