Let your love be love

The Sleepy Jackson

par Filipe Francisco Carreira le 10/01/2004

Note: 8.0    
Morceaux qui Tuent
Good dancers
Sunkids


"Let your love be love" paraît en avril 2003 et annonce la sortie, quelques semaines plus tard, de l'album "Lovers" avec lequel il partage deux titres : le charmant "Miniskirt" aux accents country et surtout "Good dancers", petite merveille de pop psychédélique aux chœurs baroques, à la mélodie aérienne. Sa folie douce ressemble davantage aux Flaming Lips ou à Polyphonic Spree qu'à Jean-Marie Thibaut et justifierait, à elle seule, l'acquisition de ce Ep sept titres si elle ne figurait pas également sur "Lovers".

"Sunkids" reprend les mêmes ingrédients, les choeurs féminins évoquent des sirènes piégées le long d'une route sinueuse, déguisées en fantômes. Les chansons de Luke Steele basculent entre onirisme et mélancolie, flamboyance et désordre, et se montrent gauches et empruntées dès que les choeurs se taisent et que leur auteur apparaît seul et défroqué - "Now the spirit drags the pack". Elles en deviennent touchantes de détresse et de dénuement, telle la complainte d'un amoureux ivre qui, s'asseyant au piano, laisserait tomber la tête dans un dissonant fracas de notes - "Let your love be love".

S'il n'y a pas que des bons moments - "Caffeine in the morning sun" ronfle comme un vieux diesel - il y a, au long de ces vingt-trois minutes, suffisamment d'inspiration et quelques fulgurances pour penser que la pop australienne a de beaux jours devant elle.